Ce 12 mars dernier, c'est Jasmine, une jeune militante syrienne agée de 27 qui a reçu au nom de tous les militants qui continuent d'agir dans ce conflit le prix RSF du net-citoyen 2012. Préparant son diplôme de psychologie à Alberta au Canada, cette jeune révoltée décide de mettre sa vie entre parenthèses lorsque le printemps arabe touche la Syrie.
La contre-attaque syrienne s'organise autour des médias et la diffusion d'informations coordonnée par la LCC (Local Coordination Comittees of Syria), une organisation que est née naturellement dès le début de la révolte, regroupant plusieurs comités répartis dans les principaux centres urbains. L'organisation compte désormais un millier de militants, la plupart étant des jeunes s'improvisant journalistes afin de relayer les événements. Le travail principal de la LCC consiste donc à collecter les informations (principalement des vidéos), les vérifier auprès de plusieurs sources, les traduire en français et en anglais, et les diffuser sur le net notamment par le biais de la chaîne Youtube LCC Syria. L'organisation comptabilise également les cas de violation des droits de l'homme, en comptant les victimes et en vérifiant leur identité auprès de leurs proches. La LCC a recensé aujourd'hui plus de 9000 morts et 25000 personnes emprisonnées. La LCC appelle également à la mobilisation, par le biais d'une campagne demandant aux syriens à ne plus payer d'impôts par exemple. Outre son travail d'information et de mobilisation, l'organisation poursuit une action humanitaire en collectant des fonds pour acheter vivres, médicaments et autres essentiels à la survie de la population mais aussi en soutenant la propagation de l'information en fournissant des caméras, des ordinateurs ou encore des téléphones satellitaires aux reporters.
C'est à la base l'avocate Razan Zaitouneh, une des fondatrices de la LCC, qui devait recevoir ce prix. Cependant celle-ci étant en danger, recherchée par les forces de sécurité, c'est Jasmine qui s'est déplacée pour la remplacer. Un prix pour tous ces cyber-militants donc qui continuent d'agir, et rappellent tous les jours comme le résume si bien Jasmine que "Sans internet, nous mourrions en silence".
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